La Tech se conjugue aussi au féminin

Laurence Lacombe, Catherine Barba, Isabelle Lamaison Donato, Houleymatou Baldé et Mathilde Grandi lors de la table ronde "Tech & Entrepreneuriat au féminin".

L’École LDLC a réuni une quarantaine de jeunes étudiants, professionnels de l’orientation et professionnels en reconversion autour de cinq “role model” de la tech pour parler “Tech & Entrepreneuriat au féminin”, vendredi 24 mai 2024. Un moment fondamental au regard des chiffres inquiétants sur la part des femmes dans les métiers du numérique. Retour sur les échanges inspirants et les conseils de Laurence Lacombe, Catherine Barba, Isabelle Lamaison Donato, Houleymatou Baldé et Mathilde Grandi.

23%, c’est la part des femmes dans les professions du numérique en 2022. (Source : INSEE Références « Emploi, chômage, revenus du travail », édition 2023). C’est donc moins que le seuil d’invisibilité qui est de 30 %, et cela ne croît pas, bien au contraire…

Stéréotypes, biais de genre, méconnaissance de la richesse de ces métiers… Les jeunes filles ne s’orientent que très peu vers le secteur du numérique alors que de nombreuses opportunités d’emplois et de carrières existent pour elles.

Vendredi 24 mai 2024, L’École LDLC a reçu cinq professionnelles de la Tech dans le cadre de la table ronde “Tech & Entrepreneuriat au féminin” de son nouveau rendez-vous Tech & Entrepreneuriat pour Elles. L’occasion pour Laurence Lacombe, Catherine Barba, Isabelle Lamaison Donato, Houleymatou Baldé et Mathilde Grandi, toutes ayant eu l’occasion d’observer et de regretter la sous représentation des femmes dans l’entrepreneuriat et la tech au féminin, de dire l’importance de se faire confiance et d’oser pour concrétiser ses rêves dans ce secteur d’avenir qu’est le numérique.

“Des métiers passionnants qui permettent de forger le monde de demain”

La faible part des femmes dans les métiers de l’IT, du numérique ou du digital est un état de fait qui questionne notamment l’ADIRA (Association pour le Digital et l’IT en Région Auvergne-Rhône-Alpes) et qui, selon les cinq intervenantes, s’explique en partie par le manque d’information. Il y a pour ces professionnelles un devoir commun d’éducation, de déconstruction des préjugés mais surtout d’explicitation de la diversité des métiers et spécialisations du numérique à des moments clés pour les jeunes, notamment lors des choix de spécialités en classe de seconde. 

“Les métiers du numérique contribuent à un avenir meilleur. Dans les secteurs de l’informatique, du digital, il y a des métiers passionnants qui permettent de forger le monde de demain. […] Ce sont des secteurs d’avenir, rémunérateurs, où il y a une pénurie de main d’œuvre.”

Laurence Lacombe, DSI du Groupe LDLC et Présidente de l’ADIRA

Un constat appuyé par Isabelle Lamaison Donato, France Innovation Director chez Inetum : “Il faut avoir à l’esprit la réalité du marché, aller là où il y a du job, et les opportunités sont nombreuses dans la tech !” Des opportunités qui existent pour les jeunes comme pour les professionnels en reconversion : “La vraie richesse pour nous, entreprises, c’est d’intégrer des gens qui ont eu une vie, des expériences…”, insiste Isabelle Lamaison Donato.

“Être une femme dans la tech est une force car on en manque” 

Le numérique est ainsi un secteur où chacun peut trouver sa place et où la mixité est un enjeu majeur :

“Qui dit mixité dit performance. Avoir des personnes différentes dans une équipe favorise la créativité, l’innovation.”

Houleymatou Baldé, Cofondatrice de YEESO, Ingénieure Solution Tech chez NOVODEV et Conférencière Professionnelle 

Alors si les métiers de l’informatique et plus largement du numérique permettent de donner vie à des projets innovants, à des outils permettant aux organisations de s’améliorer, comment imaginer que 50% de la population ne prennent pas part à cet élan ? 

La féminisation des équipes informatiques, et plus largement numériques, est donc cruciale pour donner vie à des technologies qui intègrent la pluralité des besoins et des regards : “Être une femme dans la tech est une force car on en manque”, soutient Isabelle Lamaison Donato.

“Lorsque l’on est une femme dans un secteur où il y a peu de femmes, on se différencie !”

Mathilde Grandi, Entrepreneure Fondatrice de Hello Mathilde et alumni de L’École LDLC

“Les métiers du numérique n’ont rien de genré”

Laurence Lacombe, Catherine Barba, Isabelle Lamaison Donato, Houleymatou Baldé et Mathilde Grandi ont fait le choix de ne pas se mettre de barrières :

“Il y a une phrase clé : et pourquoi pas ? La seule limite est celle que je me donne.”

Isabelle Lamaison Donato, France Innovation Director chez Inetum

Un état d’esprit essentiel lorsque l’on fait face aux discriminations comme Houleymatou Baldé, qui au-delà du sexisme a également connu le racisme. “Il faut voir les différentes discriminations comme un défi”, affirme la Tech Lead qui a choisi de redoubler d’efforts pour atteindre ses objectifs professionnels. 

Pour ce faire, la confiance est déterminante :

“Au-delà de l’enjeu de connaissance des métiers de la tech, il y a un enjeu de confiance. Il faut dire aux femmes qu’elles sont capables.”

Catherine Barba, Multi-entrepreneure dans la tech, Cofondatrice et CEO d’Envi

“Avoir plusieurs vies professionnelles, c’est possible. Un choix d’orientation ne définit pas notre vie. Tentez, essayez. Nous avons le droit de nous planter et c’est hyper formateur […] Les métiers du numérique n’ont rien de genré. Prenez votre part mesdames, osez, il n’y a rien d’interdit ! ”, ajoute Laurence Lacombe.

La tech au féminin, c’est donc possible, et nécessaire. Nos intervenantes le prouvent et leurs témoignages confirment à quel point les “role model” sont essentiels pour les plus jeunes comme pour les professionnels en reconversion, et combien les temps dédiés à la découverte des opportunités dans le secteur du numérique sont importants. Rendez-vous est donc donné pour la prochaine édition de Tech & Entrepreneuriat pour Elles !

L’événement Tech & Entrepreneuriat pour Elles, c’est une matinée d’activités pour initier les jeunes filles et femmes à l’intelligence artificielle générative (atelier Chat GPT) et leur faire découvrir la gestion de projet (atelier Build’her) aux côtés des responsables pédagogiques des pôles Technologies Numériques & Innovation et Entrepreneuriat & Gestion de l’Entreprise de L’École LDLC. Il s’agit aussi d’un temps d’échanges autour d’une table ronde sur le thème “Tech & Entrepreneuriat au féminin” avec 5 professionnelles de la tech.
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